Le cabinet Daris Lépine architectes EPF, c’est l’histoire d’une rencontre entre deux passionnés d’architecture. Deux personnalités aux origines et parcours distincts, que les compétences et affinités ont réuni un beau jour sur les rives lausannoises du lac Léman. Quelques années plus tard, du fruit de leur collaboration naît un cabinet d’architecture, installé à la Vallée de Joux.
Elle
Née au pied du Mont-Blanc, Estelle Lépine passe son enfance en montagne. Dès son plus jeune âge, elle participe aux chantiers familiaux, dessiner des maisons fait partie de ses jeux. Les mathématiques sont sa matière préférée ce qui la pousse vers l’EPFL. L’entrée en première année lui est refusée pour quelques centièmes, mais elle choisit de persévérer et intègre la classe préparatoire. Cette année d’introduction, lui permet de remettre en question ses premiers choix. Aimant également l’histoire, les arts-plastiques…, elle privilégie une orientation qui semble regrouper ses centres d’intérêt : l’architecture.
Durant ses sept années d’études, dont une de stage à Londres, elle conçoit, pour son diplôme, un projet pour un nouveau refuge du Goûter, au Mont-Blanc. Rapprochant sa passion pour la montagne et son domaine professionnel, le résultat encourage ses deux professeurs à la pousser vers la recherche théorique. Elle obtient une bourse du Fond National de la Recherche Scientifique et peut alors débuter son doctorat sur les constructions d’altitude et particulièrement sur les cabanes de haute montagne de l’arc alpin. Elle rédige sa thèse intitulée « Altitude. Architecture et environnement de haute-montagne ». Parallèlement à cette recherche, elle assiste son directeur de thèse, Luca Ortelli, dans la préparation des supports de cours et auprès des étudiants dans les critiques à la table et magistrales. Estelle Lépine soutient sa thèse en septembre 2016 à l’EPFL. Elle incarne l’esprit critique du bureau Daris Lépine architecte EPF pour son approche et son apport théoriques du projet. Les projets du bureau lui permettent de renforcer la pratique et ses connaissances constructives.
Lui
C’est dans un village campagnard du sud des Pays-Bas que naît et grandit Willem Daris. Il passe un nombre important de ses vacances en Suisse, où il parcourt et apprécie les montagnes et la nature. Très jeune, il est déjà sensible au paysage et aux caractéristiques identitaires de l’architecture des différentes régions qu’il traverse. Un de ses passe-temps est de regarder les ouvriers sur les chantiers par fascination de la construction.
Ne sachant pas vers quel domaine s’orienter, dans un premier temps, il lui est suggéré la psychologie. Malgré un intérêt pour la discipline, il n’y reste que 3 semaines, réalisant qu’il n’est pas fait pour ça. Il privilégie alors une formation en génie civil et s’inscrit à la Haute École d’Ingénierie Civile à Tilburg. Au contact de la construction, il découvre l’architecture. Il entre alors à l’Université technologique d’Eindhoven pour y décrocher au bout de 5 ans son titre d’architecte complété d’une mention d’ingénierie Bouwkunde (science du bâtiment). Son attirance pour la Suisse est accentuée par la découverte de la qualité des œuvres des architectes nationaux tels que Zumthor, Snozzi, Caminada, pour ne citer qu’eux. Ce qui le pousse à partir pour six mois d’échange Erasmus à l’EPFL. Sa rencontre avec Estelle Lépine le pousse à prolonger son séjour. Au bout de l’année, il repart aux Pays-Bas pour achever ses études sur un thème qui lui tient particulièrement à cœur, les ruines et les bâtiments abandonnés. Son projet de diplôme consiste en la réhabilitation de la mine de Cheratte (Belgique) où il réinvestit les bâtiments d’époque abandonnés pour réinventer leur usage notamment à travers un centre culturel et des bains thermaux, utilisant les caractéristiques morphologiques de la mine de charbon.
Fraîchement diplômé, le jeune néerlandais décide de repartir en Suisse. Il décroche un premier poste chez Philippe Péclard à Rolle attiré lui-même par les thèmes du diplôme de Willem Daris. Pendant cinq ans, ils vont collaborer étroitement sur plusieurs projets et chantiers complétant concrètement la formation de l’architecte. Pour la suite, Willem Daris saisit l’opportunité de renforcer sa passion pour le patrimoine suisse en travaillant avec Alexandre Piuz, du cabinet Piuz-Ortlieb à La Tour-de-Peilz. Il y est conforté dans l’importance du détail, du choix et de l’utilisation des matériaux, l’adéquation entre l’existant et le nouveau, l’étude spatiale… De chacun de ces prédécesseurs, il garde la minutie de conception et de mise en œuvre qu’il reproduit aujourd’hui. Son intérêt et sa connaissance de la construction est définitivement un plus pour l’élaboration des projets du bureau.
Eux
Initialement basés à Lausanne, la Vallée de Joux est loin d’être un lieu inconnu pour le couple. Ils la parcourent dès que cela leur est possible, sa nature et ses sommets les ont déjà conquis. Cherchant à s’établir définitivement en Suisse, ils ont un coup de cœur pour une maison et s’y installent au pied de la forêt du Risoud.
Deux ans plus tard et après de nombreux kilomètres, ils saisissent l’opportunité de reprendre l’atelier d’architecture J.-C. Rochat au Sentier. Et c’est en juillet 2016, avec les encouragements et le soutien de leurs prédécesseurs ancrés à la Vallée depuis de nombreuses années, que le bureau Daris Lépine architectes EPF ouvre ses portes.
L’ambition du cabinet est de développer une architecture respectueuse et liée aux contextes géographiques, culturels et architecturaux particuliers de chaque lieu de projet. L’intention est de toujours porter la même qualité de conception spatiale et la même attention dans la mise en œuvre. En se concentrant sur la rénovation et le réaménagement de volumes ruraux ou existants, des constructions nouvelles pour des particuliers ou de petits mandats publics, les deux architectes veulent partager leur passion avec leurs clients, les sensibiliser au lieu dans lequel ils projettent de construire pour une meilleure adéquation entre espaces et contexte.
L’idée étant que les interventions construites ne doivent pas porter atteinte au lieu mais renforcer ses qualités intrinsèques. Pour eux, la réponse à la demande programmatique des clients passe par cette prise en compte du contexte pour optimiser le caractère formel des projets, les rapports spatiaux, l’exploitation des points de vue sur le paysage… Les architectes apportent une grande attention à la qualité des espaces en privilégiant l’ambiance par l’étude des matériaux, des ouvertures, la fonctionnalité…
Leur surprise a été de découvrir un savoir-faire et un artisanat de haute qualité au cœur de la Vallée, les encourageant et leur permettant de développer des interventions de qualité avec les entrepreneurs locaux.
Le couple, par ses origines internationales ne se limite pas aux frontières de la Vallée de Joux et a eu à plusieurs reprises, l’occasion de collaborer sur des projets aux Pays-Bas et en France.