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Bodenmann traverse les siècles – FAVJ

Nous sommes ravis d’annoncer que Bodenmann a été mis à l’honneur dans un article récent de la Feuille d’Avis de la Vallée de Joux . L’article retrace notre histoire depuis la fondation de l’entreprise par Jacob Bodenmann en 1893, jusqu’à nos opérations actuelles, dirigées par Mélanie Bodenmann et Marc Dépraz. Nous vous invitons à lire l’article en intégralité pour en savoir plus sur notre parcours, notre engagement envers l’innovation et la tradition, et notre vision pour l’avenir.

« En matière de transmission d’entreprise, J. Bodenmann SA n’a de leçon à recevoir de personne. Présente dans le paysage combier depuis 132 ans, Bodenmann Agencement d’Espaces, comme elle se nomme maintenant, a cette tradition dès lors de se transmettre les rênes de père en fils. Jusqu’à aujourd’hui.

De Jacob à Jeandaniel
Il y eut Jacob, le fondateur, arrivé à la Vallée de Joux en 1890 de son Appenzell natal par une annonce « nous cherchons menuisier sachant traire et faucher ». Le cyclone qui dévaste La Vallée en 1891 le pousse à se mettre à son compte au Brassus et il construit son premier bâtiment au Campe (toujours présent) en 1893. L’année suivante il remporte une médaille de bronze pour la construction de la charpente de l’Eglise St-Léonard à St-Gall. Après lui, il y eut Jean, Jacques et Jeandaniel.

La « Patte » Bodenmann
Chaque Bodenmann se démarque par son avant-gardisme sur la technologie de son époque. Jacob apporte l’électricité au Campe, Jean réalise La Cave Vaudoise à l’Expo Nationale de Zurich de 1939. Jacques reprend l’entreprise familiale à 22 ans et l’informatise, Jeandaniel la propulse à l’international, diversifie les activités et crée le célèbre établi pliant. Il a sa façon à lui d’amorcer le virage technologique et sociétal du XXIe siècle en rompant définitivement avec les anciennes traditions : donner les rênes non pas à un de ses fils, mais les confier à un binôme, sa fille Mélanie et Marc Dépraz, entré dans l’entreprise en 1996.

« Le monde change vite »
Cette nouvelle ère, Jeandaniel y pense depuis bien longtemps « Au premier jour dans cette entreprise, on a cette transmission dans un coin de la tête. Un peu comme le précieux vase de Chine dont tu es dépositaire, qu’il ne faut pas casser pour pouvoir le transmettre aux générations futures. Dans les années 90, cela faisait déjà 10 ans que j’étais aux commandes, mes enfants étaient encore petits, j’ai pensé à un intermédiaire. Mais le monde change vite et les projets, bien souvent, tombent à l’eau. Mes méthodes sont maintenant caduques et j’ai plus de peine à m’adapter aux nouveautés. »

Ils sont deux
« On devait trouver des personnes compétentes qui ont une vision bien plus proche de la réalité. J’ai eu la chance de tomber sur Marc Dépraz qui a accepté de reprendre le gouvernail, et pas seulement ! Il fourmille d’idées et d’approches différentes dans le management, il apporte de nouvelles voies à l’entreprise. Il la change, sans vraiment la changer, l’ADN reste. Et j’ai aussi eu la chance d’avoir ma fille Mélanie, la seule représentante Bodenmann désormais, qui a bien voulu en faire partie. C’est la seule femme dirigeante dans la famille et c’est parfaitement dans l’air du temps. Elle a des compétences indéniables et s’occupe brillamment de l’international. »

Par monts et par vaux

Mélanie a depuis l’enfance, traîné dans les locaux de l’atelier. Cette entreprise, elle la connaît par coeur, tous les coins et recoins. Elle est capable de reconnaître chaque essence de bois, chaque vernis, chaque pièce dans l’atelier. Après avoir appris le métier à la force des bras « par le bas » dit-elle, elle propulse aujourd’hui le secteur international à 40% du chiffre d’affaires, s’occupant du SAV de grands horlogers de par le monde. Aujourd’hui à Dallas, la semaine prochaine à Dubaï, la suivante à Londres. Elle met les mains à la pâte avec les ouvriers sur chaque chantier. Elle développe son propre réseau en plus de maintenir celui de Jeandaniel. « Mon père m’a bien appris confie-telle. Je coordonne les chantiers, de la page blanche à la facture finale. Je mène une dizaine de projets simultanément, c’est pour ça que je voyage beaucoup. Ce qui est vraiment enrichissant est de découvrir d’autres cultures, plein de choses qu’on ne nous apprend pas à l’école. »

La force tranquille

Directeur et administrateur, Marc Dépraz ne l’aurait peut-être pas imaginé lors de son entrée chez Bodenmann en 1996. Il est passé par tous les ateliers « sauf le dessin » précise-t-il, a suivi des formations supérieures et a maintenant la tâche de faire le lien entre les anciennes et nouvelles générations. « Le management des équipes a bien changé, bien plus complexe, il faut plus de considération et de communication. Nos équipes sont au top, on a beaucoup de compétences, c’est à moi de faire la bonne mayonnaise. Il faut être présent et ces réflexions prennent beaucoup de temps. On fonctionne en équipe ce qui permet d’avoir des avis et des solutions plus adaptées. L’ADN de l’entreprise c’est ça, c’est l’échange. Il y a un vrai changement de mentalité et pour pérenniser et développer l’entreprise, il faut mettre un maximum de moyens à disposition des gens pour qu’ils fassent bien leur travail. Cette organisation a démarré en même temps que le Covid, les débuts ont été assez sportifs !

« Il la change, sans vraiment la changer, l’ADN reste »
« Ce qui a été fait par 4 générations est ancré dans la société, poursuit Marc Dépraz. On profite de cette réputation pour développer d’autres marchés précieux, comme le secteur de l’hôtellerie. Nous avons un showroom privé dans nos locaux. On se sert de cette renommée : nous ne sommes pas très connus dans ce secteur, mais dès que l’on présente la plaquette et notre nom, ça nous ouvre les portes ! L’aspect écologique a pris une bonne place chez nous, nous sommes totalement autonomes en énergie, on se chauffe avec nos déchets, sans omettre les panneaux photovoltaïques sur le toit. » Le nouveau directeur a mis en place un département commercial et modifié la signature logo en « Bodenmann Agencement d’Espaces », ce qui reflète mieux la direction que l’entreprise a prise. Des partenariats ont été établis avec différents prestataires, offrant plus de possibilités de développement.

Apprenti retraité
Le patriarche a toujours quelques clients qui l’appellent directement « mais comme je n’ai jamais dit non – ça me torture – je les envoie directement au Campe. Je travaille encore depuis la maison, je suis un apprenti retraité ! » « Nous sommes passés d’un management patriarcal à un management plus horizontal, enchaîne Marc Dépraz, avec plus de communication et plus de marketing, à la fois pour le personnel et les clients. La transmission est en cours, elle est effective dans la pratique, maintenant c’est purement administratif. » Et Jeandaniel de conclure « Marc a endossé l’habit Bodenmann, il s’est parfaitement mis dans le moule, il fait partie de la famille. »