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L’acajou de Cuba

Swietenia mahagoni, l’acajou d’Amérique, acajou des Antilles ou acajou de Cuba, est un arbre de la famille des Meliaceae. On le retrouve dans les Antilles, à Cuba, en Jamaïque, à Saint-Domingue, en Afrique ainsi qu’en Floride. Cet arbre a été lourdement exploité aux XVIIIe et XIXe siècles pour l’exploitation de son bois (particulièrement en Angleterre et en Europe) pour la réalisation de meubles de qualité. Il est aujourd’hui en voie de disparition et est un des bois les plus chers au monde.  

Le «cuban mahogany» possède un grain fin et régulier, avec des pores ouverts, de dureté moyenne et de teinte homogène variant du rose au rouge foncé, parfois rubané lorsqu’il est coupé sur quartier ; il est utilisé depuis l’antiquité en ébénisterie, depuis fort longtemps en mar- queterie et depuis la fin du XVIIIe siècle en placages ; la lutherie des guitares modernes fait aussi appel à l’acajou pour les manches et les corps. Outre l’ébénisterie, l’acajou antillais est également recherché pour ses propriétés médicinales et soi-disant aphrodisiaques.

Depuis 1992, l’acajou de Cuba est classé en annexe II du CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), ce qui signifie qu’un certificat est nécessaire aussi bien à l’exportation qu’à l’importation. Il a été surexploité aux XVIIIe et XIXe siècles, est aujourd’hui en voie de disparition et est protégé par la convention de Washington (son exploitation et son commerce sont très réglementés). Son prix oscille entre 30 000 et 50 000 euros le mètre cube.

L’acajou de Cuba est très utilisé en Angleterre et en France aux XVIIIe et XIXe siècles pour la réalisation des meubles précieux. En massif il a servi à la fabrication des meubles dits « de port » et très utilisé à la fin du style Louis XVI et sous l’Empire. Il est la figure de proue du meuble portuaire, il est apparu selon G.Leclerc, vers 1520 en Espagne, acheminé comme lest sous forme de planches et de blocs à bord des caravelles, et introduit vers 1595 en Angleterre où il servait à la construction des bateaux car il est imputrescible, résiste absolument aux xylophages et possède un grain serré. On le trouve par exemple à bord du Belém, voilier classé monument historique, avec son salon vitré décoré en acajou de Cuba. C’est l’époque où toute la zone Caraïbe est le territoire des pirates et des corsaires. Selon l’historien Christian Lerat, c’est à partir de 1796 que Santiago de Cuba va devenir une base corsaire, où vont s’installer des armateurs et marins français de Saint-Domingue. Le commerce de ce bois est en plein essor. En 1798 les corsaires se livrèrent de plus en plus souvent à la piraterie et échappèrent au contrôle des autorités. Plus tard, dans les années 1800, les corsaires français deviennent des pirates et s’installent dans l’est de l’île, peu peuplée, difficile à contrôler, et juste en face de Saint-Domingue, d’où ils peuvent intercepter les navires anglais et américains, notamment leurs précieuses cargaisons d’Acajou (entre autres) en partance pour le vieux continent.

Carmen Mora

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Romain Gauthier, l’homme pressé de la Haute Horlogerie

Romain Gauthier marque homonyme de son créateur, est d’une jeunesse insolente : une vingtaine d’employés y produisent des pièces exceptionnelles qui rivalisent avec le plus grandes et plus anciennes manufactures horlogères. Quel est son secret ? 

Le quadragénaire a plongé dans le même bain que les manufactures plus que centenaires sans flotteurs… même pas peur! Une formation d’horloger, un MBA en Gestion d’entreprise passé en 2002, du talent et un bon business plan pourrait-on résumer. Mais pas que ! Un visionnaire qui a su faire des choix, parfois douloureux, des sacrifices même et une foi inébranlable en ses capacités. Un pari risqué mais récompensé avec la Montre Logical One qui a gagné le Prix de la Complication pour Homme au Grand Prix d’Horlogerie de Genève en 2013 (les « Oscars » de l’horlogerie). Qu’a-t-elle de spécial?

Une technique extrêmement innovante

Romain Gauthier a doté le mouvement maison de Logical One d’un système à force constante, inspiré de la fusée-chaîne, avec une réserve de marche de 46 heures.

Came en forme de limaçon 

Au lieu d’utiliser une fusée de forme conique, Romain Gauthier a utilisé une came « plate » en forme de limaçon (positionné à 10 heures sur la gauche du cadran des heures et des minutes). La came est reliée au barillet de ressort par une chaîne à rouleaux. La came et le barillet étant situés sur le même plan, la force est transmise en ligne droite.

Chaîne à rouleaux avec galets en rubis

La chaîne à rouleaux contient des maillons en acier aux dimensions généreuses comportant des galets en rubis. La chaîne se monte et se démonte grâce à un système de clip à pression, ce qui facilite son entretien.

Barillet avec inserts en saphir réduisant les frottements

Lorsque le ressort se déroule dans un barillet traditionnel, la lame raye la surface du barillet. Pour éliminer cette source potentielle de frottements, Romain Gauthier a placé le ressort de Logical One entre des platines en saphir synthétique. Le saphir comme le rubis présentant un faible coefficient de frottement et une résistance extrême aux rayures.

4 brevets 

Quatre éléments du mouvement de Logical One font l’objet d’un brevet:

• La composition et la construction de la chaîne.
• Le système à force constante.
• Le système de remontage par poussoir.
• Le profil des dents des rouages à haute efficacité.

Une esthétique remarquable 

Romain Gauthier a conçu Logical One pour que le mouvement soit non seulement extrêmement innovant mais aussi extrêmement visible. Coté cadran, on peut admirer la came et la chaîne du système force constante ainsi que le balancier avec bras courbés et masse- lottes excentriques calibrées ; les roues d’engrenage sur mesure avec bras circulaires gracieux pour une rigidité maximale ; les têtes de vis polies avec fente en forme de “S” caractéristique pour plus de longueur ; l’ancre triangulaire (invention Romain Gauthier) pour plus de rigidité ; et ponts décorés à la main. Le fond en verre saphir permet d’admirer encore plus le mouvement.

Finitions main exceptionnelles 

La décoration spectaculaire des ponts comprend des angles bercés et polis à la main; grainage à la main ; colimaçonnage ; cerclage et moulures crées et polies à la main. Jusqu’à 90 heures ont été consacrées à la décoration du mouvement, y compris les composants qui ne sont pas visibles.

Carmen Mora et Maxime Guer

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Jurassic Plant

La paléobotanique (du grec paleon = ancien et botanikos = relatif aux herbes) est une branche de la paléontologie. Elle permet de retracer, grâce à l’étude des fossiles de végétaux, les grandes étapes de l’histoire évolutive des végétaux. La paléobotanique permet aussi de reconstituer des environnements anciens, les climats anciens ou encore les paléopaysages. Elle est fondée sur l’analyse des structures végétales qui peuvent subir la fossilisation : feuilles, bois, écorces, pollens, fruits…

Les plantes fossiles sont conservées sous forme d’empreintes et de compressions ou de structures perminéralisées, telles que les bois silicifiés. De nombreux types de roches et de sédiments peuvent contenir des fossiles végétaux.

La plupart des végétaux fossiles ont été conservés grâce à la lignine, la plus abondante des substances organiques créées par la vie. Les nombreux végétaux vasculaires fossiles connus datent de plus de 450 millions d’années.

Toutefois, les premières traces de vie végétale remontent au Précambrien inférieur, époque encore plus reculée : les organismes signalés par Pflug en 1966 dans les quartzites d’Isua (sud-ouest du Groenland) remontent à plus de 3 milliards d’années. L’évolution des plantes s’étale ainsi sur une énorme durée. On conçoit alors que l’étude limitée aux espèces vivantes ne concerne qu’une infime portion du règne végétal placée aux extrémités de phylums ayant résisté aux agressions sélectives des milieux successifs. Cette partie est insuffisante pour donner une image valable et cohérente de la phylogénie des plantes. Il faut nécessairement avoir recours aux végétaux fossiles. Ceux-ci, souvent très fragmentaires, peuvent être étudiés sous des aspects différents : morphologiques, chimiques, écologiques, stratigraphiques, géographiques, climatologiques, systématiques, etc.

La paléobotanique est donc liée à plusieurs spécialités relevant de la biologie végétale et des sciences de la Terre.

Le début de la vie

Les premiers organismes qui apparaissent sur Terre ressemblent aux bactéries. Ils se nourrissent de molécules organiques et de molécules formées par la combinaison de gaz carbonique, d’eau et d’azote accumulés depuis la formation des océans. L’évolution des plantes, organismes capables de synthétiser leur nourriture à partir de la lumière du soleil et de molécules inorganiques, est essentielle à leur survie. Les premières traces de vie sur Terre sont des stromatolithes (des monticules formés de couches de sédiments bioconstruits par des communautés de cyanobactéries) vieux de 3,5 milliards d’années qui ont été trouvés dans l’Ouest de l’Australie, en Afrique du Sud et au Canada.

Sur les rives du lac Supérieur on a trouvé des stromatolithes ainsi que les organismes microscopiques qui vivaient sur eux il y a 1,9 milliard d’années, conservés dans de la silice. Ces organismes ressemblent beaucoup aux Cyanobactéries actuelles. Leur description par E. S. Barghoorn et S.A. Tyler en 1965 surprend les géologues et les biologistes de l’époque car ils constituent la première preuve indiscutable que la vie existait il y a si longtemps et stimulent la recherche de fossiles précambriens (plus vieux que 542 millions d’années) partout dans le monde.

Les premières plantes

L’invasion du milieu terrestre par les plantes depuis le milieu aquatique se produit au cours du Silurien supérieur (il y a 444 à 419 millions d’années). Les ancêtres des plantes terrestres doivent développer des mécanismes de conservation de l’eau pour survivre hors de celle-ci : une cuticule ou revêtement cireux étanche, des racines ou autres organes souterrains d’absorption de l’eau, un système de conduits pour le transport de l’eau et des organes reproducteurs étanches. La vie étant ainsi devenue possible sur la terre ferme, un habitat vaste et nouveau s’offre à toute espèce d’algue qui peut franchir la frontière eau-terre. Plusieurs groupes essaient probablement de s’adapter, mais seuls deux groupes, qui descendent des algues vertes, y parviennent : les bryophytes (mousses et hépatiques) et les plantes vasculaires (pourvues de tissus fibreux servant de support et permettant la circulation de l’eau).

Les plantes vasculaires sont les plantes terrestres dominantes pendant plus de 400 millions d’années. Elles évoluent constamment en raison des changements climatiques et environnementaux. Les plus anciennes plantes vasculaires, les Rhyniophytes, sont petites, nues, avec des ramifications rudimentaires, sans racines et sans feuilles. Elles donnent naissance à deux groupes qui s’épanouissent au début du Dévonien (il y a environ 419 à 393 millions d’années) : les Zostérophylles, habituellement couverts d’épines molles et les Trimérophytes, qui sont souvent pourvus d’une ramification complexe et d’un port arbustif.

Leur évolution

L’ère des Conifères et des Cycadophytes, parallèlement à l’ère des dinosaures, dure plus de 100 millions d’années. Les forêts triasiques de Conifères, de Cycadophytes, de Cycadéoïdes, de fougères et de Ptéridospermées sont conservées dans les roches carbonifères. Lorsque les niveaux marins montent et que le taux d’humidité augmente durant le Jurassique (environ 201 à 145 millions d’années) et le Crétacé (145 à 66 millions d’années), ces plantes se répartissent dans les habitats disponibles.

Les premières Angiospermes (plantes à fleurs) ont des avantages sur les groupes contemporains (p. ex. cycle reproducteur rapide) qui en font des plantes très efficaces et de « mauvaises herbes » très bien adaptées à croître rapidement en envahissant le milieu. Ces adaptations, comme celles des fleurs qui attirent les Insectes pollinisateurs, se révèlent précieuses dans différents habitats. L’interaction entre les plantes à fleurs et les insectes permet une incroyable diversification de ces deux groupes.

À la fin du Crétacé, le climat se rafraîchit, les mers intérieures se retirent et les dinosaures disparaissent. On trouve également, entre les dépôts du Crétacé et du Paléogène, des preuves de l’extinction de plantes terrestres. Au cours de cette période d’extinction massive, la Terre est frappée par une météorite géante. Dans le Sud de la Saskatchewan, des débris de l’impact sont conservés dans les sédiments, entre les couches limitant le Crétacé et le Tertiaire, sous la forme d’argile pâle riche en éléments rares sur la Terre tels que l’iridium.

La flore « moderne » 

Au début du Paléogène (66 à 56 millions d’années), la Terre entre dans l’ère des Mammifères. Parallèlement à la multiplication de ces derniers a lieu celle de la flore « moderne », constituée majoritairement de plantes à fleurs. Au milieu de la période paléogène (56 à 34 millions d’années), il se produit un bref réchauffement climatique qui coïncide avec une diversification rapide des plantes à fleurs. Les fossiles de cette époque révèlent un nombre croissant de familles de plantes modernes et des espèces aujourd’hui éteintes de bouleaux, d’érables, de hêtres, de saules, de marronniers, de pins et de sapins.

La dernière avancée glaciaire se termine il y a environ 10 000 ans. Le refroidissement et la glaciation planétaires éliminent les anciennes forêts nordiques. Plusieurs plantes trouvent refuge dans le Sud-Est de l’Amérique du Nord et en Chine, où leurs descendantes vivent encore. Les flores de ces deux régions se ressemblent encore même aujourd’hui. La majorité des plantes actuelles sont des immigrantes récentes de régions qui n’ont pas subi la glaciation et ont un aspect très différent de celles des époques précédentes.

Carmen Mora

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Haute horlogerie et belle ébénisterie

Que l’on conçoive une montre, un mouvement, un établi ou l’aménagement complet d’un espace, tout relève des mêmes processus de fabrication. La haute horlogerie et la belle ébénisterie pratiquée par Bodenmann ont ceci en commun qu’elles se doivent d’être fonctionnelles, précises et de ne négliger aucun détail.

La conception

Avant de concevoir un objet, il convient de définir avec précision quelle sera sa fonction, et comment il sera utilisé. C’est grâce au développement des activités physiques et sportives que la montre bracelet a pu voir le jour. Il en va de même des fonctions de chronographe. Les montres sonnantes ont été conçues pour permettre à un non-voyant d’avoir l’heure. Les réalisations Bodenmann au-delà d’un certain esthétisme ont ceci de commun qu’elles répondent à des fonctionnalités précises : le desk du MEG, l’habillage complet de la fondation Jean Michalski comme la réalisation de mobilier pour les hôpitaux comme celui de Saint-Loup (diaconesses) et la Clinique des Grangettes à Genève entre autres, participent à fluidifier et à harmoniser les rapports que nous entretenons avec nos environnements intérieurs.

L’esthétique

Le design a pour vocation non pas de dessiner de beaux objets mais de magnifier la fonctionnalité principale d’un objet. Dans l’horlogerie, c’est d’abord sur le cadran que l’on peut vérifier cet adage :

Les index finement ciselés ou les chiffres disposés, la texture du fond, la couleur et les formes des aiguilles vont tout à fait dans le sens d’une lecture de l’heure facilitée. Quand on dessine un meuble, il doit de la même façon répondre à un besoin, à une mission précise. Les angles et la hauteur du meuble, la texture du bois, le vernis utilisé, la disposition des accessoires (accoudoirs à niveau et tiroirs), tout est fait afin de permettre une utilisation optimale pour des travaux de précision.

L’ergonomie

Les montres de sports ont permis à l’horlogerie traditionnelle de franchir une étape quant à la prise en main de l’objet et sa mobilité. Ainsi, les boutons et autres poussoirs devaient être accessibles sans que l’utilisateur ait à retirer sa montre pour la régler. Parce qu’un poignet tourne sur lui-même plusieurs centaines de fois par jour, il a aussi été nécessaire de construire des mouvements qui garantissent une valeur constante de l’énergie distribuée.

Il en va de même pour les meubles fabriqués par Bodenmann, et notamment les établis : nous avons passé des heures à observer les positions et les mouvements des horlogers, pour leur construire le meilleur établi car nous avons pensé à chaque détail : parce que l’horlogerie est un métier tout en finesse et en précision, tous nos établis s’adaptent à chaque horloger : réglage de la hauteur, des appuis-bras sur l’établi ainsi que le repose-pieds.

La position des tiroirs et les rangements ont été pensés afin d’optimiser chaque mouvement. Il en va de même des mécanismes d’ouverture et de fermeture : des systèmes d’amortissement ont été posés afin de minimiser les vibrations sur le reste de l’établi.

Les finitions

La valeur d’un mouvement, outre sa précision, réside dans la qualité de ses finitions. Comme un horloger, nous avons par exemple anglé toutes les arêtes de nos meubles de telle manière à ce qu’un appui prolongé sur ceux-ci n’endolorisse pas les coudes et avant-bras.

Nous posons en série sur tous nos établis des accoudoirs de bras adaptables pour permettre une position de travail confortable pendant de longues heures. Le perlage et les Côtes de Genève ne font pas encore partie de la grammaire esthétique de la belle ébénisterie, néanmoins Bodenmann vous propose en finition près de 80 types de placages différents dont le fameux Swietenia mahagoni ou Acajou de Cuba. Les surfaçages ainsi décorés sont ensuite vernis de manière à embellir et protéger la matière. Les cires, vernis et laques permettent des finitions mates, extra-mates et d’un brillant incomparable.

Chez Bodenmann, haute-horlogerie et belle ébénisterie sont complémentaires et ont à coeur un même objectif : un savoir-faire artistique centenaire qui allie fonctionnalité, esthétisme et minutie dans un même écrin, chacun à sa manière, chacun à son échelle.

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Peter Steltzner l’ébéniste du ski

C’est dans la vallée de Chamonix, lovée au pied du Mont-Blanc que Peter Steltzner exerce son art, celui d’ébéniste spécialisé dans la réalisation de skis en bois. Dans son atelier, le temps semble s’être figé : les odeurs de bois et du métal fraîchement ciselé embaument l’atmosphère.

Natif de Sausalito en Californie, Peter étudie d’abord la céramique. Et c’est en Europe, à Paris qu’il développe une passion pour le bois et se spécialise en ébénisterie.

Genèse
Rabbit on the roof fête ses onze ans d’existence cette année. Retour sur la genèse d’un projet plutôt original. Tout commence par la visite d’un ami malien qui lui apporte un jour un petit lapin noir. De fil en aiguille c’est toute une colonie qui s’installe dans son atelier. Peter Steltzner leur aménage alors un espace… sur le toit ! Le nom Rabbit on the Roof était né.

Les noyaux de ses skis sont fabriqués avec du Frêne européen dont les qualités de souplesse et d’amorti-neige sont reconnues depuis des siècles. Pour les finitions, les bois peuvent venir de partout. Le plus souvent, Peter rachète de vieux stocks d’ébénistes. Un travail de chineur qui l’emmène aux confins des vallées. Les modèles de ski qui seront tous personnalisés, portent d’ailleurs des noms, comme « Lapin Cosmic », « Gaspard des Drus », « Swallows », « Norwegian Turbo Rockets ». Chacune de ses créations est une ode à la noblesse du bois. Les frisages (marqueterie géométrique) sont réalisés à l’aide de ces petits morceaux de bois précieux, trouvés çà et là.

Loin des enjeux de l’industrie actuelle, Peter affirme que chez les grandes marques “ Tout repose sur une rentabilité de production de masse et sur les techniques d’optimisation de coûts ”. « Chez Rabbit on the Roof, notre réflexion est pérenne, vivante et durable. La recherche hédoniste est omniprésente, et chaque courbe, chaque ligne sont créées dans la sincérité. Ce leitmotiv se ressent dans nos skis : on ne peut pas transiger avec la sincérité, comme on ne peut pas feindre les qualités d’un ski, une fois chaussé ».

Fier et ému de partager son travail avec ceux qui le font vivre, il reçoit à travers les récits de ses clients, la plus authentique des reconnaissances. Tous ont un lien affectif avec leurs skis, partenaire dans les performances et les sensations, et certains skis sont même monogrammés pour sceller ce lien.

Derrière chaque grand homme, il y a une femme. Discrète et solaire, c’est Anati, la colonne vertébrale de Rabbit on the Roof. Née à Oslo, elle a grandi à Florence mais c’est à Montreuil qu’elle rencontre Peter, et que naît Rabbit on the Roof. Elle est impliquée dans le travail des détails d’excellence comme l’assemblage de mosaïque en bois ou la réalisation de peinture sur skis.

Les skis de Rabbit on the Roof sont l’œuvre d’une vision esthète et entière. L’alliance de la tradition et de la performance est au cœur de cette philosophie et d’une forme d’un retour au sacré. Que votre volonté soit Ski !

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Quand le kilt rencontre le toupin

Ils sont sept, sept gentlemen amoureux de la Vallée de Joux, à se rendre aux Charbonnières, le Village Européen de la Gentiane, pendant l’été, en juillet plus exactement, pour y fabriquer « Isle of Joux », le premier et unique Whisky single malt combier.

Tout a commencé quand Bill Muirhead, Ecossais d’origine, a eu l’idée de créer le « Cigars Whiskey club » en 1999 avec Patrick Cotting et Jean-Philippe Dubois. Un club où ces gentlemen mettaient de côté leurs lourdes responsabilités d’entrepreneurs et se détendaient, fumant des cigares en dégustant du whisky. Petit à petit, d’autres ont rejoint le club lorsqu’un beau jour une idée jaillit de ces cerveaux surchauffés « au lieu de ne faire que fumer et boire, pourquoi ne pas fabriquer notre propre whisky ? ». Dominique Bonny, Grand Maître distillateur de Gentiane, fut convoqué sur le champs à un repas et l’affaire, rondement menée, fut conclue ! Ce dernier a eu le nez creux en rachetant en 1980 deux alambics : il est maintenant un des deux seuls producteurs d’Eau de Vie de Gentiane de la Vallée depuis 1992 ! Mais la fabrication de whisky est différente de celle de la gentiane et « Mac Dom » a dû se rendre dans la mère patrie de « Mac Bill » au pays du Tartans pour y apprendre les secrets de cet Art millénaire de la bouche même des Masters Distillers écossais. De leur voyage, les « Mac » rapportent un tonneau où ils font leurs premiers essais : la première cuvée sort en 2006, suivie d’une deuxième en 2007 puis d’une troisième en 2009. Leur 4ème millésime dort depuis 2012 dans des tonneaux issus d’un vigneron local, car Mac Bill est soucieux de faire un whisky « à l’ADN local, 100% (ou du moins le plus possible) combier », il y restera 5 ans, le temps de vieillissement nécessaire à ce précieux breuvage. En mars 2014, la mise en bouteille du cru 2009 a lieu et « Isle of Joux » n°3 fut fêté comme il se doit lors d’un repas – dégustation, où pratiquement toutes les 127 bouteilles de 50cl et les quelque 146 de 5cl furent écoulées. Ce single malt a été très bien noté dans les concours de dégustation, où il a reçu un 5/5 pour sa couleur par les anciens professeurs du cours de distillerie de Mac Dom. « Jusqu’à présent on a fait ça pour le fun » indique le chairman du club Mac Bill, « mais on aimerait développer ça dans une plus grande activité, tout dépend de la disponibilité du Maître distillateur Dominique ». Affaire à suivre…

Carmen Mora

Photos: Christine Keller

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Un BIG à La Vallée

Imaginée par le cabinet d’architectes BIG, la Maison des Fondateurs d’Audemars Piguet « ne sera pas un bâtiment que l’on voit. Plutôt une œuvre d’art que l’on regarde » dixit Sébastien Vivas, directeur du musée d’AP. Le futur bâtiment d’une conception originale remplacera le musée actuel. En forme de spirale de béton et de verre semi-enterrée, la Maison de Fondateurs offrira aux visiteurs une vue imprenable sur les forêts et la campagne alentour. Prévue pour 2018, elle se situera juste devant l’atelier d’origine de la marque. Et c’est BIG qui est en charge du projet.

Le bureau d’architectes international Bjarke Ingels Group (BIG) choisi par AP pour sa future Maison des Fondateurs est basé à Copenhague au Danemark et a été fondé par Bjarke Ingels, architecte de 41 ans. Rien ne prédestinait Bjarke Ingels à devenir un des meilleurs jeunes architectes mondiaux car il s’est longtemps imaginé en dessinateur de BD, « J’étais absolument ignare en architecture et ne connaissais le nom que d’un seul architecte, Jørgen Utzon en l’occurrence, j’étais totalement novice », dit Ingels de ses débuts.
Aujourd’hui, BIG engrange succès sur succès avec des projets originaux, remportant des concours sur toute la planète, et la liste des récompenses décernées à Bjarke Ingels s’allonge à un rythme soutenu. Parmi ses réalisations les plus célèbres, il faut citer l’ensemble mixte d’habitation 8 House ainsi que The Mountain, plusieurs fois récompensées, notamment par le prix Housing Award du Festival International d’Architecture. L’an dernier il dessine les plans de la nouvelle tour du Two World Trade Center dans le lower Manhattan de New York. Quand il ne dirige pas les travaux de son équipe, Bjarke Ingels occupe une chaire de professeur associé à Harvard ainsi qu’à l’Académie Royale des Beaux-Arts du Danemark. On comprend mieux pourquoi Audemars Piguet lui a confié la création de son nouveau musée qui racontera l’histoire de la manufacture horlogère familiale aux visiteurs entremêlant le passé et le présent de façon dynamique et novatrice.

Carmen Mora

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Les Porte-Ouvertes des 125 ans dans La Feuille d’Avis!

La Feuille d’Avis a couvert notre journée portes-ouvertes:
« Installée au Campe depuis ses débuts, la menuiserie Bodenmann, aujourd’hui spécialisée en ébénisterie et agencement, a traversé le XXe siècle en s’agrandissant des besoins mais en gardant un ADN très familial. Samedi dernier, lors de la journée portes ouvertes marquant ses 125 ans, 200 personnes ont visité les ateliers dans lesquels sont fabriqués, notamment, des établis d’horlogers à destination du monde entier…. »

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Deuxième édition du Boden Mag

Vous revoilà confortablement assis pour lire notre deuxième édition du Boden Mag 2016, celui qui marquera nos 125 ans d’existence. Un numéro qui, je l’espère, vous ravira par l’originalité et la diversité des sujets abordés, tout en mettant un point d’honneur à vous faire découvrir quelques personnalités sorties du vivier extraordinaire de talents que produit notre belle Vallée de Joux.

Parmi les sujets abordés, un choix audacieux de cabinet d’architecture pour La Maison des Fondateurs, nouveau musée d’Audemars Piguet; un whisky « made in Vallée de Joux »; une plongée dans le passé avec la paléobotanique; une essence rare, l’Acajou de Cuba; Romain Gauthier, véritable artiste de la montre, créateur de la Montre Logical One qui a gagné le Prix de la Complication pour Homme au Grand Prix d’Horlogerie de Genève en 2013…

Suivez également notre timeline, le « fil de vie » qui raconte notre histoire, celle des Bodenmann à La Vallée, celle de Mélanie, Jeandaniel, Jaques, Jean et celle de Jacob, arrivé en 1890. Une histoire dont je suis fier de faire partie. 125 ans d’une aventure familiale…

L’entreprise existe grâce à la très haute qualité du savoir-faire des employés tant au niveau des chefs de projets et des techniciens que des poseurs sur les chantiers en passant par tous les stades de fabrication, de finition. C’est en grande partie grâce à ceux-ci que cet anniversaire est possible et il sera dédié à tous ces gens qui ont fait,
font et feront ce qu’est Bodenmann.

C’est aussi grâce à vous que nous sommes toujours là et nous
espérons être toujours à vos côtés dans les 125 prochaines années!

Excellente lecture!

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Etabli d’initiation

En exclusivité à l’EPHJ, nous présentons cette année notre toute dernière création originale : notre nouvel établi d’initiation à l’horlogerie qui va révolutionner les centres de formation ainsi qu’une nouvelle lampe design.

Encore un produit sorti tout droit de la tête de Jeandaniel Bodenmann qui lance ici ses « dernières cartouches », cet établi de formation initiale est idéal pour les écoles d’horlogerie ! Cette création originale est carrée (980 mm de côté) et permet à quatre élèves de faire leurs premières armes sur un espace d’environ 2.7 m² au lieu de 5 m² auparavant. Un gain de place conséquent mais aussi une approche de l’enseignement modifiée : les élèves sont assis de chaque côté autour d’une lampe centrale favorisant l’échange d’idées et les découvertes renforçant la convivialité et la créativité. Chaque poste s’adapte à chaque élève, que l’on soit petit ou grand les accoudoirs se règlent en fonction de l’utilisateur. Cet établi en noyer des forêts européennes est déclinable à la demande, que ce soit en nombre de places autour de la table, les essences utilisées, les accessoires etc.

Que serait un établi sans le siège qui va avec ? Bodenmannn a pensé à tout en créant une chaise réglable non seulement en hauteur mais aussi en ajustant l’assise : on peut avancer ou reculer horizontalement le siège afin de parfaire sa position de travail. Cela présente un gros avantage ergonomique : fini les problèmes de dos, il reste droit quelle que soit la taille des jambes, la nuque est soulagée et la circulation sanguine n’est pas perturbée.

Une lampe design vient boucler cette ronde de nouveautés : elle est carrée et s’accorde aux couleurs de l’établi pour se fondre dans le paysage. La lampe a été créée dans un style d’établi de présentation, elle trouvera également parfaitement sa place sur un bureau.